Communiqué de presse : suppressions d'emploi chez Renault

Publié le par Fédération CGT des sociétés d'études

Mise en place d’une intersyndicale Renault / Sociétés de prestation

Rassemblement pour la défense de l’emploi jeudi 15 janvier à 11h place Georges Besse devant le Technocentre suivi d’un point presse à GUYANCOURT

 

 

La société Renault a décidé brutalement fin décembre du non renouvellement du contrat de 1800 postes de prestataires sur les établissements d’ingénierie : Guyancourt- Aubevoye (Ingénierie Véhicules), Rueil-Lardy (Ingénierie Mécanique), Villiers Saint Frederic (Ingénierie Véhicules Utilitaires).

 

Mardi 6 janvier, les organisations syndicales CGT, CFDT, CFTC, SUD du donneur d’ordre et des représentants syndicaux de sociétés de prestation se sont rencontrées au Technocentre de Guyancourt et ont mis en place une coordination intersyndicale et interentreprises.

 

Il s’agit d’un plan de suppressions d’emplois sans précédent par son ampleur, par la méthode employée, et par sa brutalité pour ce donneur d’ordre :

- par son ampleur : près de 2000 personnes, et un grand nombre de sociétés concernées. Sur le seul Technocentre, les suppressions de postes sur les sociétés les plus importantes (dans l’ordre Polymont, Assystem, Segula, Akka, Altran, Bertrandt, Idestyle, Alten, NSI, Cergi, Ligeron, Consort, Matra automobile) s’élèvent à plus de 1200 personnes.

- par la méthode employée : le recours puis la suppression massive de la prestation permet au donneur d’ordre de supprimer des effectifs en contournant les contraintes du code du travail comme celle du recours de l’intérim, et de reporter les conséquences sociales sur les sous-traitants.

Le reclassement des salariés concernés risque en effet de s’avérer problématique : certaines sociétés travaillent en très grande partie pour l’automobile et particulièrement pour Renault. Des sociétés de prestations sont également touchées par le plan power8 dans l’aéronautique, et les spécialisations des métiers de l’automobile sont souvent spécifiques et pointues par rapport à d’autres domaines d’activité. Suite à cette baisse brutale de charge, des CE extraordinaires ont eu lieu ou sont prévus dans les sociétés de prestations, des mesures de chômage partiel ont été annoncées, des salariés en contrat de projet (CDI à durée déterminée) ont été licenciés, d’autres sont en inter-contrat à domicile pour une durée indéterminée. Les risques de suppressions d’emplois dans les semaines qui viennent, voire de dépôt de bilan pour certaines sociétés, sont très importants.

- par sa brutalité : quasiment du jour au lendemain, avant noël, des centaines de personnes ont fait leur valises, la direction a dévalidé les badges et les téléphones et supprimé les postes du système informatique en quelques jours.

 

Renault justifie ce plan par la nécessité de « limiter les sorties de cash flow », et de diminuer les dépenses de R&D en pourcentage du Chiffre d’Affaire, CA qui est lui même prévu en baisse. Des projets ont été reportés ou annulés, pour plus de 1000 « ETP » (équivalent temps plein) rien que dans l’ingénierie véhicules, et la direction générale a décidé d’adapter les ressources à la charge en supprimant la prestation.

Cette décision purement financière, imposée aux directeurs métiers, est une absurdité économique : sans les compétences des sociétés de prestations et de leurs salariés, dont certains travaillent chez Renault depuis 20 ans, l’ingénierie Renault ne peut pas fonctionner. Elle est de fait d’ores et déjà en « chômage technique » : par exemple sur les projets véhicules électriques, priorité de Renault, la CAO câblage et la mise au point physique étant totalement sous traitées, les compétences n’existant plus en interne, les projets sont de fait arrêtés !

 

Renault a besoin des salariés prestataires. Les salariés Renault et prestataires organisés en intersyndicale utiliseront pleinement cet atout pour défendre l’emploi des Renault comme des prestataires.

 

Salariés Renault et prestataires interviendront par l’intermédiaire de leurs fédérations auprès des pouvoirs publics pour que la situation des sociétés de prestations soit prises en compte comme celle des donneurs d’ordres et des équipementiers de la filière automobile.

 

L’intersyndicale appelle à un Rassemblement pour la défense de l’emploi jeudi 15 janvier à 11h place Georges Besse à Guyancourt devant le Technocentre.

 

Ce rassemblement sera suivi d’un point presse dans les locaux syndicaux.
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